Le service central de la pharmacie
En 1974, le Service central de la pharmacie, ancêtre de l'agence du médicament et de l'Afssaps autorise le Mediator sur la base d’études cliniques fournies par Servier, après que des compléments sont versés par le labo. Maigrir, une idée qui obsède Jacques Servier
Dès les années 60, le laboratoire Servier travaille à la mise au point d’un coupe-faim. Il met au point des molécules dérivées de l’amphétamine, aux pouvoirs anorexigènes connus. Ce sera d’abord la fenfluramine (Ponderal, Isomeride) puis le benfluorex (Mediator).
Innovant, dit Servier
Le Mediator, molécule benfluorex, nom de code SE992, est jugé innovant sur le plan de la pharmacologie par plusieurs études. Mais toutes sont financées par Servier. Ne pas regarder de trop près
En 1971, l’OMS attribue le nom de benfluorex (noyau de benzène + ajout d’un groupement fluoré + propriétés anorexigènes) à la molécule inventée par Servier.
Mais en 1973, Servier écrit à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour faire supprimer le suffixe orex qui suggère ses propriétés anorexigènes et gêne le labo. Servier perdra cette bataille.
L’administration, inquiète, écrit à la faculté de pharmacie de Paris pour lui demander une surveillance particulière.
En réalité, révèle le rapport de l’IGAS, le benfluorex n’est que le précurseur de la seule substance véritablement active, la norfenfluramine.
Si l'analyse pharmacologique avait été correctement effectuée, si Servier n'avait pas réussi à faire passer le benfluorex pour la molécule active dans le Mediator, celui-ci n'aurait simplement jamais eu d'intérêt et n'aurait jamais été autorisé.
La prouesse du labo est d’arriver à convaincre qu’il a inventé une nouvelle classe de médicaments, les dérivés trifluorés de l’amphétamine.
Ceux-ci n'auraient pas les effets secondaires de l’amphétamine et agiraient sur le métabolisme des lipides et des glucides.
Remboursé pour le diabète de type 2
En 1976, Servier obtient l’autorisation de mise sur le marché du benfluorex comme “adjuvant au traitement des hyperlipidémies et du diabète de type 2”. Il est inscrit sur la liste des spécialités remboursables, c’est-à-dire apportant une amélioration de la thérapeutique ou bien une économie sur le coût du traitement. Première alerte
1977 : la revue “Pratiques, les cahiers de la médecine utopique” estime que le benfluorex n’a pas fait la preuve de son intérêt thérapeutique et qu’ayant une structure proche de la fenfluramine (Pondéral), il est apparenté à la famille des anorexigènes. Tout le monde ignore cette première alerte.
En 1974, le Service central de la pharmacie, ancêtre de l'agence du médicament et de l'Afssaps autorise le Mediator sur la base d’études cliniques fournies par Servier, après que des compléments sont versés par le labo. Maigrir, une idée qui obsède Jacques Servier
Dès les années 60, le laboratoire Servier travaille à la mise au point d’un coupe-faim. Il met au point des molécules dérivées de l’amphétamine, aux pouvoirs anorexigènes connus. Ce sera d’abord la fenfluramine (Ponderal, Isomeride) puis le benfluorex (Mediator).
Innovant, dit Servier
Le Mediator, molécule benfluorex, nom de code SE992, est jugé innovant sur le plan de la pharmacologie par plusieurs études. Mais toutes sont financées par Servier. Ne pas regarder de trop près
En 1971, l’OMS attribue le nom de benfluorex (noyau de benzène + ajout d’un groupement fluoré + propriétés anorexigènes) à la molécule inventée par Servier.
Mais en 1973, Servier écrit à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour faire supprimer le suffixe orex qui suggère ses propriétés anorexigènes et gêne le labo. Servier perdra cette bataille.
L’administration, inquiète, écrit à la faculté de pharmacie de Paris pour lui demander une surveillance particulière.
En réalité, révèle le rapport de l’IGAS, le benfluorex n’est que le précurseur de la seule substance véritablement active, la norfenfluramine.
Si l'analyse pharmacologique avait été correctement effectuée, si Servier n'avait pas réussi à faire passer le benfluorex pour la molécule active dans le Mediator, celui-ci n'aurait simplement jamais eu d'intérêt et n'aurait jamais été autorisé.
La prouesse du labo est d’arriver à convaincre qu’il a inventé une nouvelle classe de médicaments, les dérivés trifluorés de l’amphétamine.
Ceux-ci n'auraient pas les effets secondaires de l’amphétamine et agiraient sur le métabolisme des lipides et des glucides.
Remboursé pour le diabète de type 2
En 1976, Servier obtient l’autorisation de mise sur le marché du benfluorex comme “adjuvant au traitement des hyperlipidémies et du diabète de type 2”. Il est inscrit sur la liste des spécialités remboursables, c’est-à-dire apportant une amélioration de la thérapeutique ou bien une économie sur le coût du traitement. Première alerte
1977 : la revue “Pratiques, les cahiers de la médecine utopique” estime que le benfluorex n’a pas fait la preuve de son intérêt thérapeutique et qu’ayant une structure proche de la fenfluramine (Pondéral), il est apparenté à la famille des anorexigènes. Tout le monde ignore cette première alerte.